Colonne

25 Janvier 2022

Le nouveau roman d'Adrien Bosc

Aujourd’hui je vais évoquer Colonne bref roman d’inspiration historique d’Adrien Bosc. Il a notamment publié Constellation etCapitaine des opus qui racontaient des faits historiques en mettant en scène des personnages publics notamment lors d’une traversée transatlantique au début de la seconde guerre mondiale avec des intellectuels juifs qui fuyaient le régime nazi.

Adrien Bosc avec Colonne poursuit dans cette veine historique, l’héroïne qui sert de fil rouge à cet épisode est la jeune philosophe Simone Weil. L’action débute en 1936 sur les routes de l’Espagne alors que les franquistes prennent le pouvoir et déclenchent la Guerre Civile. Sur Franco l’auteur écrit : « puis le hasard s’en était mêlé et s’amusait à propulser ce petit général avide toujours plus avant. (...). Alors Franco, qui n’était qu’un petit général s’accommodant d’un destin de tortionnaire, s’était pris à rêver de dictature et chemin faisant du butin qu’il amasserait, en préparant dès à présent les ordres de virement et les nationalisations à son nom. » La jeune femme qui ne parle pas castillan en compagnie d’autres français anarchistes vient en soutien aux opposants au dictateur, elle suit la Colonne Durutti. Voilà une description de ces moments assez joviaux : « ils traversaient des villages déserts, d’autres en liesse. Ils roulaient à bord d’une Ford noire, le toit ouvert. Elle interrogeait les paysans, et Ridel et Carpentier jouaient les interprètes. Ils riaient beaucoup. C’était un trio libre qui traçait la campagne. Elle notait dans son journal des détails sur l’organisation des troupes, les effectifs, l’armement, la politique agraire et la collectivisation. » Elle est blessée, brûlée par une bassine d’huile bouillante ; elle doit abandonner le combat et se réfugier vers Barcelone à Sitges. Colonne est un roman documenté, étayé sur des extraits de correspondance entre Simone Weil et Georges Bernanos à qui elle écrit une longue lettre. Adrien Bosc reconstitue jusqu’en 1942 le parcours de Simone Weil qui partira à Londres après l’Occupation allemande avant de mourir de tuberculose. Le texte est très intéressant et permet au lecteur de découvrir des épisodes peu connus de ces combattants de la liberté. Je retiens ces phrases : « à force d’observer deux lignes parallèles on aperçoit un seul trait continu. Ce sont des faisceaux d’histoires qui se percutent, éclatent en trajectoires contraires puis paraissent se rejoindre jusqu’à se confondre.»

Colonne est une évocation simple et tendre de Simone Weil et de son parcours politique et philosophique aux côtés des opprimés.

Voilà, je vous ai donc parlé de Colonne d’Adrien Bosc paru aux éditions Stock.

Capitaine - Culture tout azimut

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Chronique sur un précédent roman d'Adrien Bosc