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Culture tout azimut

Ce blog Culture tout azimut vous propose des articles sur des livres récemment lus. Les lecteurs sont invités à partager leurs points de vue.

Feria

Un premier roman espagnol publié dans l'excellente édition Globe

Un premier roman espagnol publié dans l'excellente édition Globe

Aujourd’hui je vais évoquer Feria premier roman autobiographique de l’écrivaine trentenaire espagnole Ana Iris Simón.

Feria est un récit intime illustré de photos en noir et blanc issues des archives de l’auteur. Le plus compliqué pour le lecteur est probablement de situer les personnages dans l’arbre généalogique avec ses deux branches et le prénom Maria qui revient souvent. Mais ce n’est pas trop grave car le cœur du roman est une histoire familiale et une ode à la région d’origine : la Mancha. Ceci explique le dernier chapitre (pas le plus convaincant) allusion à Cervantes et à ses protagonistes Don Quijote et Sancho Pança. L’incipit de Feria est percutant : « j’envie l’existence qu’avaient mes parents à mon âge ». Ana Iris Simón est l’ainée de sa fratrie, la naissance de Javi son frère est pour elle le premier témoignage de l’amour pur. Cette rencontre avec le nourrisson à la maternité semble sceller une relation très puissante. Il est à noter qu’avant la naissance de Javi un garçon est mort-né dont l’auteur a vu dans un bocal le fœtus. Le lien avec la mère n’est pas franchement nimbé de sentiments positifs, d’ailleurs elle ne l’appelle quasiment jamais maman mais préfère utiliser son prénom. Pourtant la famille est très largement vantée dans Feria. Les parents divorcent alors qu’Ana Iris est à peine adolescente et force est de constater que l’amour paternel est plus fort. Mais ce sont les grands-parents (des deux côtés) qui tiennent un rôle primordial, ce sont des tuteurs et des guides pour l’auteur. Le roman convoque le frère, les cousins, les oncles, les tantes, les parents et les grands-parents dans un melting-pot réjouissant. Le titre fait allusion à l’une des branches familiales qui regroupe des forains. Du côté paternel les aïeux sont paysans et communistes. Forte de cette double ascendance l’auteur se construit et s’émancipe de ce milieu ouvrier en réalisant des études universitaires (et même un échange Erasmus) sans pour autant parvenir à vraiment les dépasser en raison de la situation économique du pays. Feria est un roman générationnel, ancré dans son époque. Certains des comportements des ainés sont narrés pour être dénoncés, les valeurs évoluent, le rapport à la maternité également. Les jeunes vivent moins bien que leurs parents, la situation économique est difficile, tout ceci crée des tensions et des jalousies latentes.

Feria est un roman espagnol ancré dans la terre castillane mais peut résonner avec les préoccupations des millenials qui en ce début de vingt-et-unième siècle affrontent des perspectives peu réjouissantes et se réfugient dans des valeurs assez traditionnelles.

Voilà, je vous ai donc parlé de Feria d’Ana Iris Simón paru aux éditions Globe.

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