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Culture tout azimut

Ce blog Culture tout azimut vous propose des articles sur des livres récemment lus. Les lecteurs sont invités à partager leurs points de vue.

Les Naufragés du Wager

Un récit époustouflant sur un naufrage en 1740

Un récit époustouflant sur un naufrage en 1740

Aujourd’hui je vais évoquer Les Naufragés du Wager un formidable récit d’aventure et de mer de David Grann. Basé sur des faits réels ce récit de non fiction est une plongée dans un naufrage et ses conséquences pour les survivants avec mutinerie, rébellion, fuite puis plus tard procès.

Outre les personnages, exclusivement masculins, le protagoniste est un navire, le Wager : « long de quinze mètres et large d’un peu plus de trois, c’était un bateau de piètre allure – il donnait l’impression d’avoir été assemblé avec des morceaux de bois et des bouts de tissu réduits au néant. Ses voiles étaient déchiquetées, sa bôme fracassée. De l’eau de mer s’infiltrait dans la cale, d’où s’exhalait une odeur pestilentielle. » L’action se déroule en Amérique du Sud et en Angleterre : « en septembre 1740, au cours d’un conflit colonial qui opposait l’Angleterre à l’Espagne, le Wager avait quitté Portsmouth avec une escadre et quelque deux cent cinquante officiers et hommes d’équipage à son bord pour une expédition secrète. » Après le passage du Cap Horn, dans des conditions météorologiques dantesques le navire perd de vue les autres esquifs et va faire naufrage. Voici un extrait de la description du drame : « le beaupré se fendit en deux, les fenêtres éclatèrent, des gournables sautèrent, des planches volèrent en éclats, des cabines s’effondrèrent, des ponts s’affaissèrent. L’eau inonda les parties basses du navire, serpentant de compartiment en compartiment, envahissant les moindres recoins. Les rats en fuite remontèrent à l’air libre. Les hommes qui étaient trop malades pour quitter leur hamac se noyèrent avant que quiconque pût venir à leur rescousse. » Les rescapés vont s’échouer sur une île proche de la côte orientale chilienne. Ils ne sont pas en grande forme, ils doivent s’organiser pour survivre, trouver des ressources et mettre au point des règles communes. L’autorité du commandant et de ses seconds va vaciller, des clans se forment, des inimitiés et des rivalités s’exacerbent. Les Naufragés du Wager est un récit très documenté, l’auteur a consulté des archives, lu de nombreux ouvrages et d’une plume alerte et trépidante il incarne ces mois de survie dans un environnement hostile. Les membres d’équipage comprennent que pour retrouver la civilisation et les leurs ils vont devoir quitter ce lieu adverse. Mais où aller et selon quel itinéraire ? Les survivants se déchirent, un meurtre est commis, des groupes opposés s’affrontent : « le 14 octobre 1741, cinq mois après leur naufrage et plus d’un an après leur départ d’Angleterre, l’équipage de Bulkeley commença d’embarquer à bord des trois bateaux. Ils avaient hâte de fuir leur prison dans ce désert, et aussi peut-être de fuir ce qu’ils étaient devenus. Pourtant, ils redoutaient aussi d’embarquer pour un nouveau voyage vers l’inconnu. » L’aventure n’est pas terminée, certains rebroussent chemin et d’autres parviendront à accoster au Brésil puis à regagner leur patrie. Plus tard d’autres miraculeusement s’en sortent également. Plusieurs années après le naufrage les versions s’affrontent, les mensonges entrent en collision et la Justice est convoquée pour déterminer la vérité.

Les Naufragés du Wager est un roman épatant avec du suspens, de l’émotion et de l’aventure. La description des conditions de navigation océanique sont formidables et le récit du retour à la vie sauvage est hallucinant. Le travail littéraire et de documentation de David Grann est très convainquant et il n’est pas besoin d’être féru de périples maritimes pour apprécier cet ouvrage dense et palpitant.

Voilà, je vous ai donc parlé des Naufragés du Wager de David Grann paru aux éditions du sous-sol.

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