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Culture tout azimut

Ce blog Culture tout azimut vous propose des articles sur des livres récemment lus. Les lecteurs sont invités à partager leurs points de vue.

Art et décès

Une nouvelle enquete d'Anne Capestan et de sa brigade

Une nouvelle enquete d'Anne Capestan et de sa brigade

Aujourd’hui je vais évoquer Art et Décès de Sophie Hénaff. Elle a déjà publié deux polars dont Poulets grillés et son nouvel opus met à nouveau en scène la même bande de flics parisiens déjantés et placardisés. La protagoniste de la série est la capitaine Anne Capestan ; elle va signer son retour au sein de sa brigade pour une nouvelle enquête dans le milieu du cinéma.

En effet, au début d’Art et Décès (jeu de mot cinématographique assumé) elle est en congé parental suite à la naissance de sa fille Joséphine dont le père est incarcéré. Elle a beau être flic elle s’est entichée d’un malfrat qui purge une peine de prison. Elle est bien décidée à profiter de sa fille et à ne pas retourner bosser immédiatement. D’ailleurs, elle a expliqué à son patron qu’il ne devait pas compter sur elle trop vite. Mais des faits nouveaux vont changer la donne. C’est Eva Rosière, ex-flic devenue romancière et scénariste qui l’appelle au secours. En effet, sur le plateau de tournage d’une adaptation de son dernier roman le réalisateur est retrouvé mort. Pas de chance Rosière peu satisfaite de la mise en scène avait, peu avant son trépas, clamé qu’elle allait le buter, elle est donc la suspecte idéale. Voilà la scène de découverte du corps de la victime : « couvert de sueur, les yeux exorbités, il s’écarta et Ben put voir ce qui tétanisait Dicate : couché sur le ventre, le nez dans le canapé, dans cette position qu’il affectionnait particulièrement pour ses siestes digestives, Michel reposait inerte, le manche d’un couteau dépassant de son dos. Répandue sur la moquette blanche, la tache rouge sang frappa la rétine de Ben et envahit sa conscience. » Michel Ardanassian est donc découvert mort dans le bureau de Tom Dicate le producteur. Le crime s’est produit dans une enceinte close, le plateau, dont il est facile de connaître la liste de ceux qui y circulent.

Capestan revient trainant à ses côtés le landau de Joséphine qui commence à effectuer ses premiers pas et à gambader partout. Accompagnée de ses collègues elle se lance sur l’enquête en vue de blanchir Rosière. C’est en fait un Cluedo géant situé dans le studio de cinéma avec les suspects, la victime et les armes du crime qui va permettre de mener l’enquête. Fidèles à leurs méthodes peu orthodoxes les flics investiguent et élaborent des hypothèses. Les questions du mobile et des alibis sont centrales. Et si c’était Dicate qui était en réalité visé par ce meurtre. Rosière en est convaincue elle tente d’en persuader Capestan. Le producteur alors que la plupart des acteurs veulent dénoncer leur contrat et quitter le tournage, confie les rênes du film à Eva Rosière qui va s’improviser réalisatrice et accomplir son rêve. Dès lors, la fiction devient une narration à peine dissimulée de la vie de la brigade des Poulets grillés. Plusieurs flics jouent dans le film sans avoir conscience des rôles qu’ils incarnent. Capestan commence à douter de l’innocence de Rosière puisqu’elle : « réalisa qu’elle, en revanche, commençait à douter de la capitaine. Si elle était capable de les trahir à ce point, de lancer sous leur nez une superproduction qui déballait leurs petites misères au plus grand nombre, si ses fictions la tenaient tant qu’elle leur cédait tout, alors peut-être pouvait-elle assassiner au nom de l’art, le masquer, et encore venir les chercher pour l’innocenter. » Le lecteur découvrira les rebondissements de l’intrigue avant l’épilogue déconcertant et foutraque pendant lequel le long métrage sera projeté au Grand Rex.

Art et Décès est un polar drôle et décalé. La narration est truffée de calembours assez minables mais hilarants. C’est drôle et frais, sans trop de prétention, assez jubilatoire. Cela change des thrillers sombres et ensanglantés, les personnages de flics de cette brigade inattendue sont désopilants.

Voilà, je vous ai donc parlé d’Art et décès de Sophie Hénaff paru aux éditions Folio.

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