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Culture tout azimut

Ce blog Culture tout azimut vous propose des articles sur des livres récemment lus. Les lecteurs sont invités à partager leurs points de vue.

Crédit illimité

Une fiction dans le monde de l'entreprise de Nicolas Rey

Une fiction dans le monde de l'entreprise de Nicolas Rey

Aujourd’hui je vais évoquer Crédit illimité roman loufoque de Nicolas Rey autour du monde de l’entreprise et de sa recherche permanente du profit le tout nimbé d’une relation dysfonctionnelle entre un père et son fils quadragénaire.

Le personnage principal et narrateur se présente ainsi : « je m’appelle Diego Lambert et je suis totalement ruiné. La banque va mettre en vente mon appartement, je suis poursuivi par les impôts, fiché à la Banque de France, je suis incapable de vous dire par quel miracle mon téléphone portable continue encore de fonctionner et, pire que tout, mon abonnement à la chaîne OCS a été résilié. » Face à cette situation difficile Diego n’a pas d’alternative, il retourne chez ses parents et notamment sollicite une aide financière de son père. Ce dernier est chef d’une entreprise rentable ; c’est un homme manipulateur et dénué de sentiment et d’empathie. Il concède un prêt généreux à son fils mais pose à cela une condition puisque tout travail mérite salaire. Ainsi Diego explique : « mon père m’avait nommé dans le rôle de la pire des putes : celui du liquidateur. Me nommer au poste de pseudo DRH, en fait chef du personnel, faisait de moi l’affreux capitaliste qui allait devoir se séparer de quinze salariés. » Il enfile le costume et débute les entretiens de licenciements avec les concernés. Il n’est pas à l’aise avec l’exercice qui se transforme en écoute compassionnelle. Il ne parvient pas à formuler le motif des renvois et fait preuve d’un sentimentalisme inadapté à la mission. Diego est persuadé que se débarrasser de ces salariés n’est pas la solution, il désobéit donc à son paternel et propose sa propre vision pour développer la société. Son père est furieux et cette fois soumet l’octroi de la somme attendue par son fiston à un autre boulot. Le roman dérive alors en un polar œdipien avec à la clé un crescendo vers l’horreur et le burlesque peu crédible. Diego cette fois se dit : « il fallait que je mette fin à ses jours. Que je l’assassine. Définitivement. (...). Sa violente réaction m’a mis hors de moi. Cinquante années de fureur et de désir de vengeance ont ressurgi. A partir de cet instant, j’ai tout fait sans réfléchir. »Le passage à l’acte est inéluctable, Diego se voit en sauveur de sa famille et des employés. En parallèle il raconte ses sentiments amoureux pour sa psy qui semble avoir du mal à totalement contrôler le phénomène de transfert avec son patient. En guise d’extrait ces phrases méditatives : « la mort est un truc franchement détestable. Elle existe depuis la nuit des temps. La partie se termine toujours de la même façon et on ne voit personne se révolter contre ça. »

Crédit illimité est un court roman sans trop d’ambition qui se lit sans déplaisir et s’oublie assez vite. La peinture de la dureté du monde de l’entreprise est intéressante en revanche la fable autour de l’assassinat du père est moins convaincante.

Voilà, je vous ai donc parlé de Crédit illimité de Nicolas Rey paru aux éditions du Diable Vauvert

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