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Culture tout azimut

Ce blog Culture tout azimut vous propose des articles sur des livres récemment lus. Les lecteurs sont invités à partager leurs points de vue.

Homo Deus Une brève histoire de l’avenir

Le nouveau succès de Yuval Noah Harari

Le nouveau succès de Yuval Noah Harari

Aujourd’hui, ma chronique est consacrée à l’épatant Homo Deus sous-titré Une brève histoire de l’avenir. Cet essai de Yuval Noah Harari fait suite à son best-seller précédent Sapiens Une brève histoire de l’humanité. Ce nouveau tome est un complément indispensable qui permet d’abandonner la perspective historique au profit de la plongée dans ce que pourrait être le futur.

Dans la première partie, l’auteur dresse un constat simple : il résume l’histoire humaine et met en exergue le point d’aboutissement actuel de l’humanité. Cela tient en quelques mots. Les hommes ont triomphé à l’échelle globale, ils ont dominé la nature et conquis le monde. En effet, la famine, les épidémies et la guerre ont été éradiquées. Bien entendu, à l’échelle locale, ce n’est pas encore partout acquis. Des conflits armés perdurent, des enfants meurent de faim et le sida ou le virus Ébola sévissent encore. Pourtant, force est de constater que les progrès sont tels que ces fléaux sont en voie de disparition ; ce n’est plus qu’une question de décennies pour les ranger dans les bibliothèques des souvenirs.  Dès lors, la motivation de l’humanité évolue vers de vertigineuses quêtes. Désormais, l’homme cherche à vaincre la mort et à être heureux. L’aboutissement de la vie ne doit plus être la mort. L’étape ultime est pour l’homme de devenir divin par le biais de ses inventions technologiques dont il pourrait perdre la maitrise. Ce sont les nouvelles feuilles de route qui l’attendent pour les siècles futurs. Partant de ce constat, Yuval Noah Harari s’interroge sur l’avenir de l’homme. Il précise que : « les grands projets humains du XXe siècle – triompher des épidémies, de la famine et de la guerre – avaient pour but de sauvegarder une norme universelle d’abondance, de santé et de paix pour tous, sans exception. Les nouveaux projets du XXIe siècle – l’immortalité, le bonheur suprême et la divinité – espèrent aussi servir toute l’humanité. Mais ces projets visant non pas à sauvegarder la norme, mais à la dépasser, ils pourraient bien se solder par la création d’une nouvelle caste de surhommes, qui laissant de côté ses racines libérales, ne traitera pas mieux les hommes ordinaires que les Européens du XIXe siècle ne traitaient les Africains. » L’humanité n’aura donc plus besoin des dieux historiques, de nouvelles religions tournées vers la technologie doivent émerger. Au cours de l’histoire récente, deux doctrines se sont opposées : communisme et libéralisme. C’est ce dernier qui a triomphé, aujourd’hui, à part la Corée du Nord, le Vietnam et Cuba l’utopie communiste a sombré, dépassée par les valeurs consommatrices portées par le libéralisme. Mais pourquoi les humains devraient-ils continuer à travailler alors que les robots et les ordinateurs le font mieux et à moindre coût ? Il s’agit là d’une question majeure qui ouvre des perspectives d’évolutions insoupçonnées.

Aujourd’hui, tout semble en effet être réductible à des algorithmes qui envahissent la vie quotidienne. Le bouquin permet de mieux appréhender cette réalité en cours de construction. Tout est tracé, archivé, la moindre sollicitation sur un moteur de recherche, l’inscription sur les réseaux sociaux, rien n’échappe à Google ou Facebook. Comme le montre l’auteur, cette contribution volontaire permet aux algorithmes surpuissants étayés sur des calculateurs gigantesques de connaître les individus. Au point que lesdits algorithmes sont capables d’anticiper tous les choix individuels et de connaître les goûts et les attentes mieux que les individus eux-mêmes. En fournissant de telles masses de données intimes aux logiciels et aux réseaux sociaux, les hommes ne perdent-ils pas leur liberté ? Les algorithmes sont nourris en continu et améliorent ainsi leurs performances. Prise dans cette dynamique, l’humanité consentante contribue elle-même à sa propre servilité. La question des croyances et des religions est évoquée. D’après l’auteur : « malgré tous les discours autour de l’islam radical et du fondamentalisme chrétien, d’un point de vue religieux, l’endroit le plus intéressant du monde n’est pas l’Etat Islamique, au Moyen-Orient, ou la Bible Belt (Ceinture de la Bible) aux Etats-Unis, mais la Silicon Valley. C’est là que les gourous de la high-tech nous concoctent les meilleures des religions, qui n’ont pas grand chose à voir avec Dieu, et tout avec la technologie. Elles promettent toutes les anciennes récompenses – bonheur, paix, prospérité et même vie éternelle –, mais ici et maintenant, avec le secours de la technologie, plutôt qu’après la mort avec le concours d’êtres célestes. » Qu’en est-il de ces technologies dont le rythme de développement est frénétique ? Le monde change à une vitesse incroyable, combien de temps sera-t-il possible de rester sans être connecté ? L’homme a-t-il un avenir loin des robots et des algorithmes ? Autant de vertigineuses et angoissantes questions soulevées par cet essai.

Tous les exemples cités par l’auteur sont signifiants. Sa plume est agréable, son récit passionnant. L’accent est mis sur les datas et les nouvelles technologies devenues démiurgiques. Le lecteur pourra plus ou moins adhérer aux thèses futuristes et prospectives développées. Néanmoins, la vertu de cette réflexion est de susciter le débat et d’anticiper les interrogations qui ne manqueront pas de se faire jour. Ce nouveau pavé de Yuval Noah Harari est très intéressant, même s’il m’a moins passionné que le précédent. Cependant, les réflexions sont salutaires et permettent d’éclairer le public sur ce que pourrait être l’avenir concocté par les génies œuvrant dans les discrètes allées des GAFA installés en Californie ultra technologique.

Voilà, je vous ai donc parlé de Homo Deus Une brève histoire de l’avenir de Yuval Noah Harari paru aux éditions Albin Michel.

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M
The majority of the working folks are able a maid and really should get the maid for a minimum of a couple of days in the actual week. Ages back we was raised with the mindset that using a maid is really a luxury reserved just for the wealthy, and convinced that a house maid was only thought to be a dark person/woman helping a whitened woman's family residing in a classy suburb.
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L
Vous écrivez : "Autant de vertigineuses et angoissantes questions soulevées par cet essai." En fait, il n'y a pas de débat, il ne peut pas y en avoir, je veux dire de débats sérieux, car nous participons tous de la même culture, plus ou moins. Nous n'en connaissons pas d'autres. C'est soit Aristote, soit Platon, mais c'est pareil, au fond, c'est de la grécité mélangée à du judaïsme. Je vous invite à me lire, pour comprendre que les dés sont pipés. Je critique ce livre ici : http://maroudiji.over-blog.fr/2018/05/y.noah-harari-et-son-histoire-de-l-avenir.html
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M
Merci pour votre commentaire<br /> Et pour le lien vers votre blog