Désirs de villes

Nouvel opus d'Erik Orsenna sur la mondialisation

Aujourd’hui ma chronique est consacrée à l’essai Désirs de villes de Nicolas Gilsoul et Erik Orsenna. Comme ils l’indiquent dans le propos liminaire : « nous allons vous faire visiter deux cents villes du monde. Vous allez voir comme, pour vivre et grandir, sans cesse elles inventent et s’inventent. » Cet ouvrage est le cinquième tome des Précis de mondialisation qu’Erik Orsenna publie à un rythme soutenu. A travers la figure des villes les auteurs montrent comment celles-ci se ressemblent malgré leurs particularismes et doivent faire face à d’identiques difficultés.

En introduction ils indiquent qu’ : « à ce jour, mars 2018, cinquante agglomérations dépassent, sur notre planète, les dix millions d’habitants. Soixante-cinq millions à Hong-Kong et dans les alentours de la rivière des perles ; quarante-deux millions pour Tokyo et son proche voisinage ; trente-cinq millions pour Jakarta… ». Au-delà de ces chiffres ahurissants, un constat s’impose, la planète devient de plus en plus urbanisée, les soucis de développement durable et d’écologie doivent être pris en compte au risque d’un péril généralisé. En effet comme ils l’affirment : « bienvenue dans l’ère de l’anthropocène : l’homme (anthropos) a désormais le pouvoir de bouleverser la géologie de la planète. Des lignes de côtes se déplacent, des îles s’effacent et la géographie mondiale se redessine. Soixante pour cent des urbains mondiaux habitent aujourd’hui le littoral. » La ville depuis des décennies est le lieu de tous les espoirs, une force centripète qui attire les exilés ruraux, les hères et les miséreux de toute sorte. Les mégapoles sont de plus en plus nombreuses avec leurs quartiers insalubres où les pauvres s’agglutinent. La perspective est peu réjouissante. Pourtant, la balade proposée sur tous les continents à travers les villes visitées offre des raisons d’espérer.

Le bouquin est constitué de nombreux chapitres brefs qui tendent à mettre la lumière sur des centaines de villes du monde afin de montrer que des solutions existent, que des innovations locales ont vocation à être généralisées. Le constat liminaire est simple : la planète s’urbanise de plus en plus, les habitants des campagnes souhaitent s’installer en ville synonyme d’espoir et de prospérité. La question est donc celle de la ville vivable : que faire pour la rendre agréable, plaisante et supportable ? Orsenna et Gilsoul s’intéressent aux initiatives écologiques mises en place dans certaines villes et au développement des transports durables indispensables pour assurer la mobilité collective au sein des villes. La voiture ne peut être l’unique solution. Les exemples sont nombreux de contre-propositions respectueuses des contraintes environnementales. Comme ils le précisent : « voici venu le temps des combinaisons entre le génie végétal, l’intelligence sociale et les prouesses technologiques. Comme la liane passiflore, la ville doit rester souple, stratège et créative. (…). La ville est l’incarnation même de la résilience. Sans cesse à bout, à bout de tout. Et sans cesse renaissante. » Force est d’admettre qu’un modèle unique ne saurait s’imposer, il faut laisser la place aux expérimentations et croire au génie créatif humain.

La lecture de ce court essai à deux voix est intéressante même si le sentiment d’un catalogue peu organisé et superficiel domine. Néanmoins, la volonté d’interroger la mondialisation et ses effets les plus pernicieux par le prisme de l’étude des villes, de leur aménagement et de leur architecture est pertinente.

Voilà, je vous ai donc parlé de Désirs de villes de Nicolas Gilsoul et Erik Orsenna paru aux éditions Robert Laffont.

Géopolitique du moustique - Culture tout azimut

Petit précis sur les moustiques écrit par l'académicien Erik Orsenna Aujourd'hui ma chronique est consacrée à Géopolitique du moustique. Ce récit est sous titré Petit précis de mondialisat...

http://culture-tout-azimut.over-blog.com/2017/08/geopolitique-du-moustique.html

Chronique sur le tome précédent sur la mondialisation vue par Erik Orsenna