Ce blog Culture tout azimut vous propose des articles sur des livres récemment lus. Les lecteurs sont invités à partager leurs points de vue.
19 Mars 2022
Aujourd’hui je vais évoquer Le marathon de jean-claude et autres épreuves de fond de Cyrille Martinez. C’est un récit iconoclaste autour de la course à pied. Le titre évoque une nouvelle fameuse La solitude du coureur de fond. Cyrille Martinez a déjà publié plusieurs ouvrages variés c’est pour moi la découverte de ce passionné de littérature et de course à pied.
Ce texte est composé de quinze chapitres qui sont autant d’épreuves, qui sont organisées dans une sorte de crescendo chronologique. Ce livre est assez inclassable mais une certaine cohérence finale se fait jour au fil des courses décrites, certaines discrètes voire intime d’autres plus populaires et prestigieuses. Cyrille Martinez explore la réalité de la psychologie des coureurs, plus les anonymes que les champions d’athlétisme, et décrypte ce dépassement de soi à travers ce sport solitaire. L’auteur s’inspire de sa pratique personnelle et professionnelle pour rassembler les différentes histoires qui comme des témoignages épars forment ces épreuves successives. Tout commence pendant son enfance en Lozère dans les années 1970 quand le running et le footing ne sont pas encore à la mode. Une course pour des illuminés locaux va rallier Marvejols à Mende. C’est le début de l’épopée de la course à pied ici narrée. Le marathon de jean-claude est une sorte de documentaire littéraire dans le monde du running. Le narrateur est issu d’une famille de coureurs et dès son enfance il était avec son frère sur la ligne d’arrivée pour accueillir ses parents après leurs courses. Les palmarès locaux sont souvent trustés par des membres de sa famille, les Martinez sont dans les résultats de la presse locale le lundi matin. Il raconte des histoires cocasses ou rocambolesques. Ainsi ce gendarme quinquagénaire qui fait l’admiration des journalistes par ses performances au marathon. Mais lors de la course new-yorkaise il ne répond plus aux sollicitations. En réalité il s’avère qu’il trichait et sur des portions de course montait à bord du véhicule conduit par sa femme ce qui lui permettait des scores impressionnants. Les différents récits sont relatés du point de vue des joggers mais également de celui de leurs proches, d’un médecin ou d’autres personnes. Force est de constater à travers l’exemple de cette femme qui court la nuit seule entre Avignon et Nîmes que la course est une drogue, un carburant à dopamine qui exulte le corps et le pousse dans ses retranchements. Le marathon est surpassé par des courses de l’extrême où les limites de la souffrance sont tutoyées, les coureurs ne semblent avoir aucune limite physiologique à respecter. Pourtant le corps atteint parfois des limites. Parmi les protagonistes anonymes on retient Jean-Claude qui veut relever le défi solitaire d’un marathon. Il mesure les 42 et quelques kilomètres au départ de chez lui et se lance. Mais il n’a pas pensé au retour, il devra revenir épuisé après avoir parcouru le double de la distance initialement prévue.
Le marathon de jean-claude est un récit original et touchant. L’auteur met en scène des passionnés qui se défoncent pour le plaisir de courir, parfois de gagner des compétitions, toujours pour se dépasser au prix de souffrances physiques importantes.
Voilà, je vous ai donc parlé du Marathon de jean-claude de Cyrille Martinez paru aux éditions Verticales.