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17 Octobre 2019
Aujourd’hui je vais évoquer L’île du diable le nouveau polar de Nicolas Beuglet. Ce thriller est la suite du Cri et du Complot avec toujours la même héroïne Sarah Geringen flic norvégienne. L’auteur s’inspire de faits divers passés d’une violence inouïe pour composer son intrigue fictionnelle. L’histoire commence en Norvège puis se poursuit en Sibérie sur L’île du diable où Sarah vit un traumatisme physique épouvantable, une atteinte à sa féminité, sous la menace de son coéquipier. Mais cette femme hors du commun se dépasse et réussit à s’en sortir victorieuse.
Après ses mésaventures précédentes et son incarcération en Italie, Sarah est sur le point de sortir de prison. Sa relaxe est anticipée de quelques heures et c’est son mentor des forces spéciales en personne qui est face à elle pour sa libération. Il a une terrible nouvelle à lui annoncer : son père vient d’être retrouvé mort, assassiné dans des circonstances effroyables. Sarah est chargée en off de l’enquête aux côtés d’un nouvel inspecteur, Adrian. Elle se rend sur les lieux du crime et découvre que la mise en scène du corps du défunt est particulièrement macabre et insoutenable. La policière doit comprendre ce qui s’est passé et mettre de côté ses émotions pour analyser froidement les faits et démasquer le responsable de ce crime abominable. Le médecin légiste est encore une fois un précieux allié pour faire parler le moindre élément.
Elle est vite convaincue que son père n’était pas l’homme qu’elle croyait connaître. Elle apprend ainsi qu’il souffrait de dissociation de personnalité ; son double était une femme Irina. Régulièrement il s’isolait et incarnait Irina à l’insu de sa famille. Sarah interroge sa mère et les archives familiales pour établir le sens de la clé retrouvée dans l’abdomen de son père. Elle doit nécessairement être l’accès à de nouvelles révélations. Les racines russes de cet homme norvégien pourraient orienter l’enquête. Sarah suit les indices et est amenée à se plonger dans le passé sombre avec les camps de déportation russes en vigueur sous le stalinisme. Elle parvient sur L’île du diable en Sibérie orientale où elle doit affronter la violence des crimes du passé dont son père a été le témoin voire l’acteur. Sa mort relève d’une volonté de vengeance, et le meurtrier tient également à faire payer Sarah au nom des actes de son père. Elle comprend trop tard l’enchainement des faits et le rôle de chacun et n’échappe pas à une mutilation à vif d’un sein.
Cette enquête constitue pour Sarah une forme de rédemption quand elle comprend que les souffrances qu’elle porte en elle sont héréditaires et expliquent sa difficulté d’aimer. L’approche épigénétique explique qu’elle est hantée par les peurs et les souffrances vécues par son père. Accepter cette réalité lui permet de retrouver Christopher et son fils adoptif Simon. La culpabilité paternelle, celle que cet homme souffrant a toute sa vie contenue et dissimulée à ses proches, est partie intégrante de la personnalité de Sarah.
L’île du diable est un thriller moins haletant que les tomes précédents, cependant l’auteur tient en haleine le lecteur grâce à un suspens constant. Les théories d’épigénétique sont au cœur de ce polar où la protagoniste est confrontée aux secrets de famille et découvre peut-être la source de ses propres névroses et angoisses.
Voilà, je vous ai donc parlé de L’île du diable de Nicolas Beuglet paru aux éditions XO.
Brève interview de l'auteur
Bande annonce du polar
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